Le chalutier ROGER MADO coule à la suite d'une voie d'eau

La Fiche Technique

Pavillon
Français   
Dimensions
65.00 x 9.80 x 4.92 m
Tonnage
966 tjb
Motorisation
Machine triple expansion de 900 CH

L’Histoire

Nous sommes le 20 février 1927, les chalutiers à vapeur TÉMÉRAIRE et TENACE viennent de quitter Nantes pour entreprendre leur première campagne de pêche sur les bans de Terre-Neuve : le TÉMÉRAIRE pour le compte de l’armateur Louis Girard de Cancale et le TENACE pour les armateurs Dagorne et Vromet de Saint-Malo. En février 1932, le TENACE, racheté par l’armateur André Briand de Saint-Servan et renommé ROGER MADO, part pour une campagne de pêche en Islande.

Les nombreuses campagnes effectuées par le chalutier l’ont largement fatigué. C’est pourquoi, le 14 janvier 1933, le ROGER MADO quitte Fécamp pour Granville dans le but d’y subir différentes réparations et la visite de sa carène. Pour cette traversée, se trouvent à bord, en plus du capitaine et des huit membres d’équipage, l’armateur du bateau et son fils.

Vers 21h00, le capitaine Enault est prévenu par son chef-mécanicien qu’une voie d’eau s’est déclaré et malgré la mise en marche d’une pompe, le niveau de l’eau dans la salle des machines a atteint le parquet de la chaufferie. Le navire est alors à sept milles dans le nord du cap Lévi. Tous les moyens d’épuisement sont très vites mis en action. Mais le fonctionnement des pompes affaibli la puissance délivrée aux machines. C’est pourquoi, vers 22h30, l’eau montant toujours, le capitaine Enault décide de mettre le cap sur Cherbourg. Mais trente minutes plus tard, le ROGER MADO stoppe ses machines dans le but de préserver la pression uniquement pour les pompes de cales, puis les deux ancres sont mouillées.

A 2h00 du matin, l’eau ayant envahi toutes les cales, le capitaine décide, après concertation avec l’équipage, d’évacuer le chalutier. Une chaloupe et un doris sont mis à l’eau et les neufs membres d’équipage ainsi que l’armateur Briand et son fils montent à bord. Une prise d’eau est alors ouverte pour saborder le bateau, de plus le capitaine met le feu à la passerelle, tout cela dans le but d’éviter que le ROGER MADO ne devienne un danger pour la navigation. Les deux canots restent à proximité du chalutier. Et c’est à 4h00 que le ROGER MADO finit définitivement son périple et quitte la surface de l’eau.

Le doris, monté par Monsieur Briand, son fils et deux hommes d’équipage, réussit à rejoindre la côte, sous Jardeheu, et à donner l’alerte au canot de sauvetage d’Omonville. Ce dernier ne tarde pas à retrouver la chaloupe du ROGER MADO à demie pleine d’eau. L’ensemble des naufragés monte alors à bord du canot et est ramené au port d’Omonville. Les canotiers pris de pitié prêteront leurs propres vêtements aux marins du chalutier breton.

L’Épave

Orientée au 070/250, par un fond de 55 mètres, l’épave est posée sur sa quille. Légèrement incliné sur bâbord, l’ensemble est assez bien conservé. Le peak avant est en très bon état et ses deux entrées latérales sont suffisamment dégagées pour qu’on puisse y voir à l’intérieur. Au-dessus, on peut noter la présence du cabestan et des différents taquets. En se dirigeant vers l’arrière, le pont est dégager jusqu’au niveau de la passerelle. Ensuite, le pont est jonché de différents débris jusqu’à la poupe.

Les Sources

Webographie

Bibliographie

  • Yves Dufeil DICTIONNAIRE DES NAUFRAGES DANS LA MANCHE DE 1830 A NOS JOURS P.328

  • Gérard Léonard et Frédéric Patard fortunes de mer autour du Cotentin (Editions Isoète 2003) P.69-P.73

  • Lloyd’s Register (1933-1934)

Périodiques

  • Pêche Maritime (27/02/1927)

  • Pêche Maritime (02/1932)

  • Pêche Maritime (12/1932)

  • Cherbourg Eclair P.2 (16/01/1933)

  • L’Ouest-Eclair P.1 et P.2 (16/01/1933) édition de Rennes

  • ANNALES DU SAUVETAGE MARITIME 1er semestre 1933 P.82

Archive

  • SHA Cherbourg 4 P5 31, Dossier de liquidation des naufrages 1905-1936

Correspondance

  • AHCNN (Nantes)

Autre

  • Base de données du SHOM

Merci à Matthias Dufour pour le partage des informations 😉