Le KAREN FOLMER, un caboteur coule dans la tempête

La Fiche Technique

Pavillon
Danois   
Dimensions
49.71 x 8.64 x 3.45 m
Tonnage
299 tjb
Motorisation
Diesel six cylindres de 600 BHP
 Cargaison
 633 T d’engrais calcaire

L’Histoire

Construit en 1973 par les chantiers Nordsovaerftet de Ringkøbing, le caboteur prend le nom de KAREN FREM. En 1982, la compagnie H Folmer de Copenhague, l’acquière et le rebaptise du nom de KAREN FOLMER.

Parti de Lorient le 8 décembre 1983, le KAREN FOLMER remonte sur Saint-Malo pour prendre livraison d’une cargaison d’engrais. Le caboteur quitte le port malouin vers 21h00, destination, le port écossais d’Inversess. Mais le vent souffle fort et la mer est formée. Vers 6h30, le navire se trouve dans l’ouest du nez de Jobourg quand soudain, sous les coups de buttoir des vagues, une partie de la cargaison, conditionnée en sacs, se désarrime. Le KAREN FOLMER est alors dans une posture inquiétante. Le cargo prend vite une gîte sur tribord de plus en plus importante. C’est alors que le capitaine lance un SOS à 6h34. Le CROSS Jobourg, à la veille radio, lance les opérations de secours. Le remorqueur ABEILLE LANGUEDOC et le dragueur CAPELLE sont dépêchés sur place ainsi qu’un hélicoptère d’Héliservice.

Mais à bord du KAREN FOLMER, la gîte s’est accentuée et le navire menace de se retourner à tout instant. L’évacuation est ordonnée.

L’équipage met le canot de sauvetage à l’eau non sans mal. En effet, une lame retourne l’embarcation. Remise à flot, les cinq membres d’équipage montent à bord. Quelques instants après, l’hélicoptère, aidé par les fusées lancées par les marins danois, arrive enfin sur zone et les marins sont hélitreuillés un à un, malgré des rafales de plus de quarante nœuds. Le KAREN FOLMER disparaît définitivement vers 9h00 dans le sud du Nez de Jobourg.

L’Épave

Le KAREN est couché sur le flanc tribord. Sur le pont, tout est encore en place, le mât de charge, les treuils, le guindeau, les prises d’air… Les cales sont remplies de sacs d’engrais solidifiés, avec par endroits de nombreux lambeaux de sacs en plastique. Plusieurs homards ont choisi cet endroit comme lieu de villégiature. Arrivé au bout de la cale, on trouve le mât de charge arrière ainsi que son cabestan. C’est à ce moment que la timonerie apparaît : c’est la partie la plus intéressante de l’épave. La passerelle est pour moitié écroulée, ce qui permet de visiter sans danger l’intérieur de la timonerie. Quelques câbles sont encore visibles sur les parois, mais la barre ainsi que l’ensemble des instruments de navigation ont disparu. Une radio se trouve encore au sol. En survolant le toit de la timonerie, nous reconnaissons sans peine la cheminée. Les coursives permettent d’apercevoir l’entrée de la cambuse. On s’écarte de l’épave pour admirer la proue, l’hélice tripale et le safran.

En retournant au mouillage, on peut survoler l’épave une dernière fois, en appréciant son bon état de conservation, bien que le bastingage soit écroulé sur le fond. La proue est enfoncée, vraisemblablement suite au choc du caboteur sur le fond

Karen Folmer

Les Sources

Webographie

Bibliographie

  • Gérard Léonard et Frédéric Patard fortunes de mer autour du Cotentin (Editions Isoète 2003) P.110

    Lloyd’s Register (1984-1985)

Périodique

  • La Presse de la Manche P.8 (10/12/1983)

Autre

  • Base de données du SHOM

Merci à Matthias Dufour pour le partage des informations 😉