Le vapeur LOUIS, échoué sur les Casquets, coulé au large de la Hague

La Fiche Technique

Pavillon
Français   
Dimensions
70.10 x 10.39 x 4.94 m
Tonnage
1271 tjb
Motorisation
Machine compound 110 HP
Cargaison
613 tonnes de pâte à bois

L’Histoire

Le cargo LOUIS, lancé par les chantiers Osborne Graham de North Hylton le 12 janvier 1884, est, aujourd’hui, la propriété de l’armateur Flornoy & fils de Nantes

Quand il part le 16 août de Christiana (aujourd’hui Oslo) en Norvège, ses cales sont remplies de 613 tonnes de pâte à bois à destination de Passajer en Espagne.

Nous sommes dans la nuit du 20 au 21 août 1895. Malgré l’absence de vent, la navigation n’est pas facile. En effet, la brume est présente depuis le début de matinée. Pour prévenir tout incident, le capitaine Paul-Marie Cogniet décide de réduire sa vitesse et de signaler sa présence en actionnant le sifflet à vapeur.

Vers 21h00, une éclaircie permet à la vigie du LOUIS de relever le Cap de la Hague à six milles au sud. Ce relèvement conforte le capitaine qui barre actuellement à l’ouest. Mais à 1h25, on aperçoit de violents remous à l’avant du bateau ce qui se traduit la présence de récifs. Aussitôt, ordre est donné de barrer à tribord toute. Malheureusement, à cause des forts courants, le LOUIS perd tous pouvoirs de manœuvre et s’échoue sur des roches dans l’ouest d’Aurigny. Le choc est si violent que plusieurs hommes sont renversés. Mme Cogniet, la femme du capitaine, qui se reposait dans sa cabine, est réveillée en sursaut. Inquiète, elle se précipite sur le pont pour s’informer de la situation. Le Capitaine est alors averti qu’une voie d’eau vient de se déclarer. Sans perdre son sang-froid, il donne ordre de mettre le système de pompage en marche. Par chance le système permet au LOUIS de se remettre à flot au levé du jour. Bien conscient que son navire doit subir des réparations au plus tôt, le capitaine décide de faire cap sur Cherbourg.

Il est 8h30 lorsque à bord du LOUIS, on entend le sifflet d’un navire. C’est une opportunité à ne pas louper pour le vapeur français qui est de plus en plus à la peine avec cette voie d’eau que l’équipage n’arrive pas à tarir. Le LOUIS se signale et très vite, c’est le steamer anglais KENILWORTH, lors d’une éclaircie, qui vient en aide au LOUIS. Le capitaine Cogniet demande à son homologue anglais de prendre le vapeur français en remorque jusqu’à Cherbourg. Une remorque est donc passée entre les deux navires et ce cortège prend alors le cap du port normand. Mais au même moment, le chef-mécanicien prévient le capitaine que l’eau vient de monter dangereusement dans la salle des machines. Cogniet comprend alors que tout espoir de sauver son navire et la cargaison s’envole. L’ordre est donné de stopper les machines et de procéder à l’évacuation. Lorsque le capitaine quitte son navire, le pont est déjà recouvert d’eau.

Quelques minutes suffiront pour que le LOUIS rejoigne sa dernière demeure. La totalité des dix-membres d’équipage ainsi que Mme Cogniet prennent place à bord du steamer KENILWORTH.

Les marins français prendront ensuite place à bord du vapeur WINDEAU qui les débarquera quai du vieil arsenal à Cherbourg.

L’Épave

Par 56 mètres de fond se trouve une fort belle épave malgré plus d’un siècle passé sous l’eau. Orientée au 070/250, l’épave est posée droite sur sa quille. L’avant est très bien conservé. Le cabestan est toujours en place et les cales sont aujourd’hui remplies de sable. Le château central remonte encore de 4 mètres mais il est bien difficile de s’y repérer. Quant à l’arrière, c’est la partie la plus abîmée sûrement du fait que le LOUIS en coulant tomba sur sa poupe. Le pont est effondré et c’est un amas de tôle qui s’offre aux plongeurs.

Les Sources

Webographie
Miramar Ship Index
Bibliographie
Yves Dufeil DICTIONNAIRE DES NAUFRAGES DANS LA MANCHE DE 1830 A NOS JOURS P.233
Lloyd’s Register

Périodique
Le Réveil P.2 (24/08/1895)

Archives
SHA Cherbourg 4 P5 25, PV d’enquête des naufrages 1888-1897

SHA Cherbourg 4 P5 27, Etat des naufrages 1786-1813 1888-1905

Autre
Base de données du SHOM

Merci à Matthias Dufour pour le partage des informations 😉