Le WEST-HINDER, un bateau feu dans la tourmente de la guerre

La Fiche Technique

Pavillon
Allemand   
Dimensions
36.00 x 7.10 x 2.45 m
Tonnage
254 tjb
Motorisation
Aucune

L’Histoire

Cette épave n’est pas formellement identifiée !

Le WEST-HINDER est lancé dans les années 1920 par les chantiers Cockerill de Hoboken. A l’instar de ses congénères, il rejoint la flotte des bateaux-feux de l’administration maritime belge.

Suite à l’invasion allemande du territoire belge, les autorités du port d’Ostende donnent ordre aux équipages d’évacuer leur bateau vers les ports français. C’est alors qu’un convoi hétéroclite, composé de remorqueurs, pilotines, courriers, vedettes et d’un bateau-feu, qui quitte le Port d’Ostende le 18 mai 1940.

Le bateau-feu WEST-HINDER, démuni du moindre système de propulsion, est à la remorque du LOODSBOOT N°12. Ces deux navires rallient successivement Dieppe puis Ouistreham le 21 mai. Une fois dans le port normand, les autorités maritimes françaises interdisent à la pilotine de continuer sa route avec sa remorque. Le WEST-HINDER ne reprend la route que dix jours plus tard. Le 31 mai, c’est finalement le remorqueur belge ZEELEEUW qui emmène le bateau-feu de Ouistreham au port de Cherbourg. Le WEST-HINDER y séjourne près d’un mois. Finalement, il est rattrapé par la menace qu’il essayait vainement de fuir depuis son port d’attache. En effet, l’invasion allemande est si rapide que le port normand est sur le point de tomber entre les mains des armées du 3e Reich. C’est alors que le 18 juin, la flotte belge reçoit l’ordre de lever l’ancre dans les plus brefs délais. Les LOODSBOOT N°7, 11, 12 ainsi que les TENDER N°6 et 8 doivent rester à quai, faute de carburant. Les autres navires prennent la direction de la grande rade. Le capitaine du LOODSBOOT N°18 donne ordre au TENDER N°2 de prendre le WEST-HINDER en remorque. Malgré plusieurs tentatives, le tender ne parvient pas à passer la remorque. Tout juste risque-t-il de s’échouer durant ses manœuvres. Ordre est alors donné de prendre l’équipage du bateau-feu à bord du TENDER N°2. Tout le convoi reprend la route avec comme destination Brest.

Le 14 juin, c’est au tour du remorqueur ZEELEEUW de quitter Cherbourg avec le sous-marin MINERVE, encore inachevé, en remorque à destination de Plymouth.

Face à la défaite qui s’annonce inévitable, la Marine Nationale donne l’ordre de destruction des infrastructures du port militaire de Cherbourg. Le WEST-HINDER qui est basé au sein de l’arsenal est sabordé sur place.

Par la suite, le bateau-feu belge est renfloué par les autorités allemandes. Après cela, sa trace se perd dans les archives. Mais la présence de ce navire à Cherbourg en 1940 peut nous faire suggérer que l’épave du bateau-feu d’Omonville est le WEST-HINDER. Les mesures et observations réalisées sur site confirment que la carcasse est celle d’un navire identique. De plus, la proximité du site de l’attaque du convoi du BALIDAR nous conduit à penser que l’identité de l’épave est probablement celle du bateau-feu belge. En août 2015, lors d’une conversation avec un archéologue sous-marin, ce dernier confiait avoir été en contact avec un marin du BALIDAR à bord le jour de son naufrage confirmant la présence d’un bateau feu en remorque.

Les circonstances de son naufrage sont décrites dans la fiche du BALIDAR.

L’Épave

L’épave reposant couchée sur le flan tribord par 40 mètres de fond et remontant de 8 mètres, constitue une belle plongée pour niveaux II. La visite commence par l’arrière. A 5 mètres de la poupe, repose un dinghy, petite embarcation en zinc très ajouré qui commence à être ensablé. En se dirigeant vers l’épave, le safran se retrouve devant nous. Ensuite, on contourne la poupe et on tombe très vite sur ce qui semble être un reste de superstructure. Juste devant celle-ci, il y a des tapes dont une possède encore son verre. En regardant vers la surface, donc la bordée bâbord, on peut voir la présence de bossoirs. Le pont en bois est visible sur toute la longueur de l’épave. En avançant encore vers l’avant, on tombe sur la particularité de l’épave : le mât du feu… On peut passer en dessous. A son extrémité se trouve le système d’éclairage, aujourd’hui disparu. Ensuite on revient le long du mât vers le premier pont. Sur le sol, on peut apercevoir de temps en temps des morceaux de cloche. Puis on tombe sur le guindeau d’une taille respectable. C’est à ce niveau qu’il y a une brèche de plusieurs mètres sur bâbord. La proue arrive juste après, cette dernière, sérieusement ajourée, trahit l’âge de l’épave. Dans l’axe de la proue, se trouve le puits de chaîne.

Les Sources

Webographie

Périodiques

  • LA NATURE P.257-P.266 (28/04/1923)

  • DE PLATE volume n°19 P.4-P.9 (05/05/1990)

Correspondances

  • Gérard Léonard

  • Ramine Fardad

  • Mickaël Simon

  • Thomas Weis (Bibliothek fuer Zeitgeschichte)

  • Freddy Philips

Autre

  • Base de données du SHOM

Merci à Matthias Dufour pour le partage des informations 😉